La coiffure et la décoiffure

Si le temps sec de Ouaga m’aidait à supporter la chaleur, il ne convenait pas du tout à mes cheveux. Je me réveillais le matin avec les cheveux collés sur la tête et je donnais des chocs à tous ceux qui osaient m’approcher tant mes cheveux étaient charges d’électricité statique. Par ailleurs, j’admirais les jolies coiffures des africaines et quand j’ai su que si on natte les cheveux et qu’on fait des mèches, on peut garder la coiffure au moins 2 semaines (et pour les africaines, cela peut aller pour plus d’un mois), j’ai decidé  de suivre le dicton “Quand on est à Rome, on fait comme les Romains” et de me faire faire une coiffure à l’africaine. J’ai choisi des mèches semblables à la couleur de mes cheveux lors de mon arrivée en Afrique (je ne peux pas dire ma couleur naturelle puisque je me colore les cheveux depuis fort longtemps). Par contre, ayant toujours rêvée d’être bouclée, j’en ai profité pour choisir des mèches que je croyais légèrement ondulées. C’est au salon d’Haroun, le coiffeur de Marie-Odile que je me suis rendue. Vous verrez par les photos ci-dessous que c’est un salon de coiffure bien équipé, semblable à ce qu’on voit au Canada. On m’avait que le nattage pouvait tirer et que ça faisait mal mais Pélagie, une vrai experte (celle de gauche dans la première photo) était une experte et ça n’a pas été douleureux du tout. C’est Haroun lui-même qui a cousu les mèches de sa main experte et malgré qu’il m’a avoué que ça lui arrivait de piquer une cliente, ça c’est très bien passé. Je vous assure que c’est tout un travail, le nattage a pris 90 minutes et pour coudre les mèches sur les nattes, cela prend au moins autant de temps, sinon plus.  J’ai demandé à Haroun de couper un peu la coiffure car je trouvais ça un peu long et comme tous les coiffeurs, il n’y est pas allé de main morte et je me suis retrouvée avec une jolie coiffure pas mal frisée et pas mal plus courte que je ne l’aurais souhaitée. Mais quand même, cela m’a plu, surtout que je croyais que je pouvais oublier ma coiffure pour une couple de semaines. Voici quelques images du salon et du processus :

Ma famille d’accueil et les burkinabés en général ont trouvé ça très joli. Quant à mes copines canadiennes, ont eu des réactions partagées; certaines aimaient, d’autres pas. Je vous laisse juger vous-même du résultat  dans les photo ci-dessus.

Quand les membres de mon équipe m’ont demandé si je trouvais ça inconfortable, je leur ai répondu que non. Tout au plus, je sentais que ça me serait un peu la tête et je me suis dite que la tension diminuerait au cours des premiers jours quand mes cheveux commenceraient à s’allonger. Par contre, je ne trouvais pas que c’était trop lourd ou trop chaud.

Une semaine plus tard, je trouve que ça commence à me piquer. Au début ce n’était pas très sérieux mais ça revenait de plus en plus souvent et ça devenait irritant. Lorsque nous étions à Bobo lors de notre circuit touristique, ça s’est mis à me chauffer sérieusement et une recherche rapide sur internet m’a apprise que plusieurs personnes ont des allergies aux mèches, soit parce que les teintures utilisées contiennent du nickel ou parce que les colles utilisées contiennent du latex! Eh oui, il semblait que j’étais encore victime to mon allergie au latex malgré que je suis aussi intolérante au nickel dans les boucles d’oreilles, par exemple, alors c’est possible que ce soit plutôt à ce métal que je faisais une réaction. De toute façon, le matin de notre départ de Bobo pour Banfora, je n’en pouvais plus et j’ai demandé à mes collègues de me débarrasser de ses mèches (impossible de faire ce travail seul!). J’inclus quelques photos du processus de décoiffure et des rougeurs que j’avais partout sur la tête:

Je dois vous avouer que la décoiffure a été plus pénible que la coiffure non pas à cause du processus mais parce que les démangeaisons étaient devenues tellement insupportables que j’en avais des larmes aux yeux. Mes copines ont continué à défaire les nattes dans l’auto en route vers Banfora et on a terminé juste avant notre arrivée. Ce fut un soulagement immédiat mais le meilleur était à venir puisque nous sommes allée immédiatement aux cascades à Banfora où je me suis couchée dans les cascades pour un vigoureux massage de la tête. Je n’ai pas de photos de ce massage mais croyez-moi sur parole, ce fut un pur délice. J’inclus aussi une jolie photo des cascades.