samedi 17 mars 2012

Voyage optionnel, le Sahel: Part 1 Gorom-Gorom le 2 mars 2012

Nous avons opté toutes les cinq de faire le voyage optionnel au Sahel. On se disait toutes qu’on ne pouvait pas passer à côté de cette exp.rience. Nous avons donc opté de faire un séjour de 5 jours dans le desert du 2 au 6 mars. Marie-Bernadette nous a trouvé un guide fantastique, Ahidjo, un Tamashek qui vient de la région et en qui elle avait pleinement confiance car il a accompagné plusieurs groupes pour elle précédemment. Il faut dire que la situation politique dans le nord du pays, proche de la frontière du Mali, est un peu tendue et il fallait donc une personne de confiance qui éviterait de nous mettre en danger et surtout qui savait où obtenir des renseignements à jour sur la situation. Ahidjo était vraiment l’homme de la situation, si on peut dire. L’itinéraire qu’il nous avait d’abord comprenait, outre un passage à Gorom-Gorom, à Oursi et à Gantafabo, un arrêt à Bélie. Par contre, il a appris qu’étant donné le grand nombre de réfugiés, les forces de l’ordre de la région déconseillaient aux touristes de la visiter. Ahidjo a aussitôt réaménagé notre horaire pour éviter cette visite.


Après une brève visite de nos chambres chez les religieuses qui tiennent un orphelinat, Ahidjo nous propose une visite chez le forgeron. Les forgerons au Burkina travaillent le métal, bien sûr, mais ils travaillent également le bois. Celui qu’on a visité est un artiste qui fabrique de jolis objets en bois d’ébène incrustés de  morceaux de bronze pour faire des lettres ou des dessins. Au premier regard, on croirait que les lettres et dessins ont été inscrits avec un crayon doré mais Albacher a fabriqué un porte-clé devant nous et nous avons vu qu’il fait fondre le bronze dans le bois à l’aide d’un fer plat chauffé à blanc sur un feu de charbon. Il m’a d’ailleurs permis de filmer tout le procédé. Voici une photo du joli porte-clé qu’il a fabriqué pour mon fils pour la modique somme de 1500 FCFA (environ $3):





Ahidjo nous propose ensuite de faire une petite visite chez son père qui habite a une petite ferme dans les environs. Nous acceptons et ce fut un réel plaisir de rencontrer ce beau grand touareg fier et très accueillant. Voici une photo de Ahidjo avec son papa:





Il nous a fait visiter sa fermette et on a tout de suite vu que les gens de la région ont une réelle affection pour leurs bêtes contrairement à la région de Ouega où il est clair que les animaux sont des sources de nourriture, des bêtes de somme, des chasseurs de souris ou des gardiens, sans plus. Les animaux au Sahel sont d’ailleurs très beaux comme vous le constaterez dans les photos suivantes prises sur la fermette mais également dans les autres photos que j’ai prises au Sahel que vous pouvez voir dans mon album photo Picassa.





De retour chez les religieuses en début de soirée, on apprend que le cuisinier est absent depuis 2 jours et qu’ils ne peuvent nous offrir à manger. Tout à coup, la lumière s’éteint et on apprend que c’est une panne d’électricité qui semble s’étendre à toute la région. Ce qui aurait pu être une soirée plutôt emmerdante s’est avérée en fait magnifique grâce aux ressources d’Ahidjo qui a vite déniché un resto au village qui pouvait nous servir du poulet et des frites (vive la cuisson au gaz et au charbon de boix). Il s’ensuit une très belle soirée où la beauté du ciel était incomparable à cause de la noirceur, où le silence était percé seulement par quelques chuchotements aux tables voisines et une radio qui jouait des airs africains dans le lointain. Et le diner a été un vrai régal : les meilleures frites que j’ai jamais mangées de ma vie et du poulet dans une succulente sauce BBQ maison épicée. Le poulet était d’ailleurs beaucoup plus tendre que les poulets « bicyclettes » habituelles. Voici une photo de cet excellent repas :




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