Nous avons
opté toutes les cinq de faire le voyage optionnel au Sahel. On se disait toutes
qu’on ne pouvait pas passer à côté de cette exp.rience. Nous avons donc opté de
faire un séjour de 5 jours dans le desert du 2 au 6 mars. Marie-Bernadette nous
a trouvé un guide fantastique, Ahidjo, un Tamashek qui vient de la région et en
qui elle avait pleinement confiance car il a accompagné plusieurs groupes pour
elle précédemment. Il faut dire que la situation politique dans le nord du pays,
proche de la frontière du Mali, est un peu tendue et il fallait donc une
personne de confiance qui éviterait de nous mettre en danger et surtout qui
savait où obtenir des renseignements à jour sur la situation. Ahidjo était
vraiment l’homme de la situation, si on peut dire. L’itinéraire qu’il nous
avait d’abord comprenait, outre un passage à Gorom-Gorom, à Oursi et à
Gantafabo, un arrêt à Bélie. Par contre, il a appris qu’étant donné le grand
nombre de réfugiés, les forces de l’ordre de la région déconseillaient aux
touristes de la visiter. Ahidjo a aussitôt réaménagé notre horaire pour éviter
cette visite.
Après une
brève visite de nos chambres chez les religieuses qui tiennent un orphelinat,
Ahidjo nous propose une visite chez le forgeron. Les forgerons au Burkina
travaillent le métal, bien sûr, mais ils travaillent également le bois. Celui
qu’on a visité est un artiste qui fabrique de jolis objets en bois d’ébène
incrustés de morceaux de bronze
pour faire des lettres ou des dessins. Au premier regard, on croirait que les
lettres et dessins ont été inscrits avec un crayon doré mais Albacher a
fabriqué un porte-clé devant nous et nous avons vu qu’il fait fondre le bronze
dans le bois à l’aide d’un fer plat chauffé à blanc sur un feu de charbon. Il
m’a d’ailleurs permis de filmer tout le procédé. Voici une photo du joli
porte-clé qu’il a fabriqué pour mon fils pour la modique somme de 1500 FCFA
(environ $3):
Ahidjo nous
propose ensuite de faire une petite visite chez son père qui habite a une
petite ferme dans les environs. Nous acceptons et ce fut un réel plaisir de
rencontrer ce beau grand touareg fier et très accueillant. Voici une photo de Ahidjo avec son papa:
Il nous a
fait visiter sa fermette et on a tout de suite vu que les gens de la région ont
une réelle affection pour leurs bêtes contrairement à la région de Ouega où il
est clair que les animaux sont des sources de nourriture, des bêtes de somme,
des chasseurs de souris ou des gardiens, sans plus. Les animaux au Sahel sont
d’ailleurs très beaux comme vous le constaterez dans les photos suivantes prises sur
la fermette mais également dans les autres photos que j’ai prises au Sahel que
vous pouvez voir dans mon album photo Picassa.
De retour
chez les religieuses en début de soirée, on apprend que le cuisinier est absent
depuis 2 jours et qu’ils ne peuvent nous offrir à manger. Tout à coup, la
lumière s’éteint et on apprend que c’est une panne d’électricité qui semble s’étendre
à toute la région. Ce qui aurait pu être une soirée plutôt emmerdante s’est
avérée en fait magnifique grâce aux ressources d’Ahidjo qui a vite déniché un
resto au village qui pouvait nous servir du poulet et des frites (vive la
cuisson au gaz et au charbon de boix). Il s’ensuit une très belle soirée où la
beauté du ciel était incomparable à cause de la noirceur, où le silence était
percé seulement par quelques chuchotements aux tables voisines et une radio qui
jouait des airs africains dans le lointain. Et le diner a été un vrai
régal : les meilleures frites que j’ai jamais mangées de ma vie et du
poulet dans une succulente sauce BBQ maison épicée. Le poulet était d’ailleurs
beaucoup plus tendre que les poulets « bicyclettes » habituelles. Voici
une photo de cet excellent repas :